Réparer les objets brisés représente une solution écologique à privilégier pour éviter la demande croissante de nouvelles ressources.
Réparer. Un savoir qui s’était peu à peu perdu mais qui retrouve aujourd’hui toute sa pertinence. À ce titre, les décharges qui croulent aujourd’hui sous les déchets sont une des conséquences de ce savoir oublié. Parmi ces déchets, des objets qui auraient pu servir parfois encore longtemps, s’ils avaient eu la chance d’être réparés.
POURQUOI RÉPARER?
QU’EST-CE QUI PEUT ÊTRE RÉPARÉ?
Presque tout peut être réparé! Des vêtements, des chaussures, des appareils électroniques et électroménagers, des bijoux, des instruments de musique, des outils, etc.
Lorsqu’un objet se brise ou devient défectueux, pensez en premier lieu à le faire réparer. À long terme, c’est en quelque sorte un réflexe que vous développerez.
Mais parfois, c’est plus facile à dire qu’à faire. Même avec un réflexe de réparation bien aiguisé et la meilleure volonté, réparer soi-même ou faire réparer peut représenter tout un défi.
LES OBSTACLES À LA RÉPARATION
Malheureusement, il arrive que le coût de réparation d’un article soit près de son coût de rachat à l’état neuf. Dans ce cas, ce n’est rien pour inciter à le réparer. De plus, tout n’est pas conçu pour être réparé. Hormis les vêtements, certains objets peuvent s’avérer difficiles à réparer pour différentes raisons. Il se peut que des boîtiers ne s’ouvrent pas; que les pièces de rechange ne soient pas disponibles; qu’une technologie requiert une expertise particulière, etc. Ce type d’obstacles fait souvent référence à ce qu’on appelle « l’obsolescence programmée ». Il s’agit alors du principe selon lequel un objet n’aurait pas, à la base, été conçu pour durer. Cependant, il n’est pas toujours évident de le prouver.
En 2019, une demande de projet de loi visant à modifier la présente Loi sur la protection du consommateur a été présentée auprès des instances gouvernementales. Il s’agit du projet de loi 197 contre l’obsolescence programmée et le droit à la réparation. Ce projet inclut notamment la mise en place d’un indice de réparabilité ainsi que l’accès à un manuel de réparation et à des pièces de rechange. Depuis, il y a eu adoption de principe en 2021. Or, le projet de loi est mort au feuilleton en 2022. Depuis, le nouveau projet de loi 195, développé en ce sens et bonifié, a été déposé en février 2023. À suivre.
En attendant, que faire devant ces obstacles? Tenter de faire mieux les prochaines fois. En plus de veiller à choisir des articles de qualité réputée et dont la durabilité est plus probable, vous pouvez vérifier vous-même la réparabilité de l’objet. Vous pouvez bien sûr questionner le vendeur sur une réparation éventuelle ou observer la conception de l’objet. Informez-vous également des garanties applicables sur le produit. Certaines incluent la réparation.
LES GARANTIES
À l’achat, la garantie légale stipule qu’un bien doit être raisonnablement durable et d’une qualité permettant un usage normal. Il doit également être sécuritaire, en conformité avec la description affichée et être exempt de défaut. Cette garantie fait en sorte que le vendeur ou le fournisseur doit soit vous rembourser si ces éléments ne sont pas respectés ou vous offrir une réparation.
Il peut aussi y avoir une garantie du fabricant, dont les conditions fixées par le fabricant peuvent inclure une option de réparation.
Enfin, il existe pour certains produits une garantie prolongée, garantie pour laquelle vous devez généralement payer et qui inclut parfois une option de réparation sur une plus longue période.
Au-delà de ces garanties, il vous appartient de réparer vous-même votre bien ou encore de le faire réparer à vos frais. Lorsque vous faites réparer un bien, vous avez normalement une garantie de 3 mois sur cette réparation. De plus, pour la réparation de certains appareils (vous pouvez consulter la liste sur Éducaloi), la loi exige que vous soit fournie une évaluation écrite, si le coût de la réparation égale ou excède 50$.
OÙ FAIRE RÉPARER?
Différentes ressources et de belles initiatives existent afin de vous aider à réparer vos biens, que ce soit par vous-même ou par un tiers. En voici quelques-unes qui pourraient vous guider.
Pour les appareils électroménagers, vous pouvez consulter le Répertoire des réparateurs d’appareils électroménagers de Élexpertise; la page « Trouvez un technicien » de la Corporation des Techniciens en Électroménager du Québec ou la Carte interactive des réparateurs préparée par Protégez-vous, en partenariat avec Recyc-Québec. Dans ce dernier cas, se trouvent des réparateurs de petits et gros électroménagers, mais aussi des réparateurs d’appareils électroniques et de climatisation.
Pour les ordinateurs et les appareils mobiles, il existe plusieurs commerces locaux qui s’acquittent de ce genre de réparation et qui offrent souvent des appareils reconditionnés à moindre coût. Par exemple, Insertech travaille en ce sens.
En ce qui concerne la mécanique des vélos, utilisez la Carte des bornes de réparation et ateliers communautaires de Vélo Québec.
Pour des réparations plus générales et régionales, vous trouverez,
Du côté de Québec et de Montréal, vous trouverez notamment différents « cafés réparation », de plus en plus populaires. Il y a également des ateliers de réparation comme ceux offerts par Les Affûtés à Montréal et les ateliers coopératifs de La Patente, à Québec.
COMMENT RÉPARER?
Si vous avez l’âme d’un réparateur en herbe, de nombreux tutoriels sont disponibles sur internet. Il y a également des communautés et groupes organisés sur les réseaux sociaux qui s’intéressent à tout ce qui touche la réparation. Il reste encore parfois le défi de trouver les pièces nécessaires à la réparation mais c’est tout de même toute une fierté que de réussir à réparer soi-même. Enfin, pensez à louer des outils nécessaires à votre réparation ou à fréquenter des ateliers de réparation, où il y a beaucoup à apprendre et à partager!
D’ici à ce que des politiques facilitant la réparation soient mises en place, il est approprié de renouer avec ce savoir-faire essentiel, pour des raisons écologiques, bien sûr, mais aussi parfois économiques.
Sources consultées
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