On connaît tous l’importance d’un bon sommeil pour la santé. On sait également que le confort que procure une literie de qualité est plus que souhaitable. Si de surcroît on y ajoute des considérations écoresponsables, alors là, les conditions sont gagnantes pour bénéficier d’un sommeil sans soucis.
Confort et considérations environnementales peuvent faire bon ménage dans le monde de la literie. En effet, plusieurs composantes d’une literie écologique, notamment en raison de leur qualité, sont à même de procurer le meilleur des conforts.
Côté confort, on recherche un sommier solide. On y déposera un matelas d’une densité suffisante et surtout, proportionnelle au poids de l’usager. Pour un adulte, une densité supérieure à 30 kg/mètre cube est généralement préconisée. Un matelas de piètre qualité, de densité moindre, aura tendance à s’affaisser plus rapidement, le rendant moins confortable à long terme. Ainsi, ce n’est pas tant l’épaisseur du matelas ni sa fermeté qui importent, mais sa densité. La fermeté (différente de la densité) demeure une question de goût personnel. En ce qui concerne les draps et couvertures, on recherchera un tissu agréable au toucher et qui offre une bonne respirabilité. La qualité des fibres, plus que le nombre de fils au pouce carré, aura une grande importance quant à la durabilité.
Côté environnemental, on recherchera les matériaux affichant la plus faible empreinte écologique tout en étant recyclables ou biodégradables. Il faudra également voir à ce que tout ce qui compose la literie soit très durable dans le temps. Cet élément est d’autant plus important étant donné les coûts parfois plus élevés des matériaux écologiques. Il peut ainsi être approprié de considérer l’achat d’une literie écologique de qualité comme un investissement à long terme. Faire un achat local peut de plus être intéressant pour limiter le transport et encourager l’économie locale.
QUELS SONT LES CHOIX DE LITERIE ÉCOLOGIQUES ET DURABLES?
Le sommier
De confection très solide, on le préfère en bois naturel, non traité et sans émission de COV (composés organiques volatils). Il peut s’agir de peuplier, de merisier ou d’épinette, par exemple, provenant de forêts cultivées durablement. Une structure métallique qui s’ajuste à différents formats peut aussi s’avérer intéressante en terme de durabilité.
Le matelas
C’est le coeur du sujet: l’élément principal sur lequel on s’appuie pour bénéficier de nuits confortables. Selon le procédé de fabrication des matières qui le composent, un matelas est susceptible d’émettre des COV et de renfermer certains produits chimiques non désirables comme le toluène ou l’acétaldéhyde, pour ne nommer que ceux-là. Bien qu’en faible quantité, ces composés demeurent tout de même préoccupants, surtout lorsqu’il s’agit du matelas des enfants. Certains matériaux de fabrication étant inflammables, c’est ce qui justifie notamment la présence de composés chimiques dans les traitements ignifuges.
Comment s’y retrouver?
De façon générale, si vous envisagez l’achat d’un matelas, 3 grandes catégories s’offrent à vous: les matelas de latex, de mousse ou à ressorts. Parfois même, il existe un mélange de ces matières dans un même matelas.
Le matelas de latex: il s’agit d’un excellent choix, à condition de porter attention à quelques détails. Tout d’abord, sachez qu’il existe le matelas de latex 100% naturel, dont le latex est issu de l’arbre à caoutchouc Hevea brasiliensis. Vous trouverez aussi du latex synthétique, qui lui est produit à partir de dérivés du pétrole. Or, certains matelas sont composés, dans des proportions différentes, de ces 2 types de latex.
Bien que la culture de l’hévéa ait été la source d’une déforestation importante dans certains pays, le matelas composé de latex naturel peut représenter un bon choix à condition d’être certifié « biologique » et de provenir de forêts cultivées durablement. La certification GOLS (Global Organic Latex Standard), par exemple, permet de vous assurer que le latex composant le matelas est à plus de 95% du latex biologique. Ce type de latex rejette beaucoup moins de CO2 lors de sa production que le latex synthétique. Quant aux couches complémentaires qui s’ajoutent au latex, il peut s’agir de laine ou de coton, certifiés biologiques. Bien que faisant appel à une ressource naturelle, un matelas de latex 100% naturel et biologique s’avère très durable et biodégradable.
Le matelas de mousse: à ne pas confondre avec le matelas de latex. Dans cette catégorie, vous retrouverez des mousses de polyester, de polyuréthane ou des mousses viscoélastiques. Ces mousses sont produites chimiquement, principalement à partir de dérivés du pétrole. Les questions de confort étant bien sûr personnelles à chacun, il se peut qu’un matelas de latex ne vous convienne pas du tout( santé orthopédique, prix plus élevé, ou allergie au latex!). Sachez alors qu’il existe des mousses de soya, par exemple, qui sont à base végétale. Seulement, ces mousses ne seront souvent présentes dans le produit qu’à hauteur d’environ 10%. D’où l’importance de bien lire les spécifications du produit. Du côté des mousses de polyuréthane, certaines affichent la certification CertiPUR-US ® , qui, sur une base volontaire, permet à des fabricants de tester leurs matelas afin de s’assurer qu’ils sont chimiquement sécuritaires.
Le matelas à ressorts: après vous être assuré d’une densité suffisamment élevée pour lui conférer une bonne durabilité, vérifiez la qualité de ses autres composantes, telles que spécifiées précédemment.
Les oreillers
Vous en trouverez faits de matières naturelles (sarrasin, soies d’asclépiade, duvet, plumes, latex naturel, laine, coton, …) ou synthétiques (polyester, mousse viscoélastique, …).
Ici encore, c’est une question de confort. Un bon conseiller en magasin saura vous guider vers un type d’oreiller convenant bien à votre matelas. Écologiquement, un oreiller constitué de matières naturelles végétales (sarrasin, asclépiade, coton biologique, etc.) s’avère très approprié et offrira une bonne durabilité. En ce qui concerne le latex naturel, ce sont les mêmes considérations que pour les matelas.
Afin de préserver un oreiller de qualité très longtemps et compte tenu du fait que peu d’entre eux sont lavables, prenez soin de les envelopper d’un couvre-oreiller, puis d’une taie d’oreiller. Ces deux éléments supplémentaires sont bien sûr lavables.
Les draps et les couvertures
Tout comme pour les tissus utilisés pour les vêtements, il existe des textiles plus écologiques pour couvrir le lit. Les fibres biologiques de lin ou de chanvre (dont les cultures requièrent peu d’engrais et peu d’eau) sont à privilégier. Elles sont respirantes, tout en ayant une bonne capacité d’isoler du froid.
En ce qui concerne le bambou, bien que sa culture en tant que telle nécessite peu d’eau, il en va autrement pour la fabrication de rayonne de bambou, qui elle, en demande beaucoup. Or, on ne retrouve presque jamais un textile 100% bambou. La fibre doit le plus souvent être mélangée à du polyester ou de la rayonne, ce qui entraîne l’utilisation de produits chimiques. Il convient donc de bien lire la composition sur les étiquettes.
Le coton demeure bien sûr très présent. Privilégiez un coton biologique certifié GOTS (Global Organic Textiles Standard). Cette certification seule assure la présence de 70% de fibres biologiques alors que GOTS bio assure la présence de plus de 95% de fibres biologiques, cultivées sans pesticides et n’ayant pas été modifiées génétiquement.
Des couettes comportant un rembourrage de fibres végétales (comme l’asclépiade, par exemple), sont tout à fait indiquées.
Pour les couvertures de laine, assurez-vous d’être au fait du bien-être des animaux qui fournissent la laine (moutons, alpagas, …). Ici encore, vous pouvez vérifier que le produit arbore la certification GOTS.
COMMENT DISPOSER DE LA LITERIE?
Un matelas comporte toutes sortes de matières et doit pouvoir être recyclé convenablement. Le bois, le métal, les mousses et les tissus qu’il contient sont majoritairement recyclables. Des entreprises comme Recyc-matelas et Matt Canada sont en mesure de le faire. Le plus simple est de vous informer auprès du commerçant qui vous vend un nouveau matelas afin de savoir s’il fait le ramassage de votre vieux matelas à la livraison du nouveau. Certains d’entre eux le font, moyennant ou non des frais supplémentaires. Sinon, vous pouvez vous-même contacter ces entreprises ou encore vérifier auprès de votre écocentre; plusieurs les acceptent. Si votre matelas est en bon état, certains organismes de bienfaisance l’accepteront. Considérant qu’un matelas pourrait prendre une centaine d’années à se décomposer, l’effort de recyclage est d’autant plus pertinent!
Le tissu des draps et couvertures peut être réutilisé pour en faire des linges à nettoyer, des torchons, différents projets de bricolage ou de couture (tabliers, pochettes, etc.).
Dans tous ces cas, il importe d’éviter que les composantes de la literie se retrouvent au dépotoir. À noter que des draps et couvertures de qualité vous garderont au chaud de très nombreuses années sans que vous n’ayez à vous en départir!
NOUVELLE LITERIE OU PAS?
Il peut être tentant de renouveler tout son ensemble de literie pour des composantes plus écologiques. Mais pour ce faire, de nouvelles ressources, même à faible impact écologique, devront être produites. Or, il est toujours préférable d’utiliser pleinement ce qu’on a déjà.
Toutefois, ne prolongez pas un mal de dos pour autant! Si vous devez changer votre lit, par exemple, sachez qu’il est important de poser de nombreuses questions lors de l’achat afin de bien connaître les spécifications du produit que vous achetez ( composition exacte, densité du matelas, provenance, certifications environnementales, etc.).
La qualité du sommeil étant primordiale, prenez le temps de bien choisir les composantes de votre literie car elles vous accompagneront probablement pour plus du tiers de votre journée!
Curiosités…
Vous verrez souvent ces 2 dénominations lorsque vous recherchez un matelas de latex. Il s’agit en fait de 2 méthode de fabrication différentes. À partir de la sève de l’hévéa, le produit est moulé afin de générer le latex Dunlop, lequel offre une plus grande densité que le latex Talalay. Il est généralement utilisé pour constituer la partie « soutien » du matelas.
Le latex Talalay, plus dispendieux, requiert plus d’énergie et d’étapes lors de sa fabrication. Plus moelleux, il est davantage utilisé pour combler les couches de « confort » du matelas.
On parle généralement de l’âme, du garnissage et du coutil. L’âme du matelas se rapporte à l’élément principal qui constitue majoritairement le matelas (le latex, la mousse…). Le garnissage représente les éléments complémentaires ajoutés à l’âme du matelas, notamment pour y ajouter du confort. Enfin, le coutil, c’est le tissu qui recouvre entièrement le matelas.
Il s’agit des fibres végétales produites par les graines du kapokier, un arbre à croissance rapide poussant en Amérique du Sud et en Afrique. Imperméables, ces fibres sont utilisées pour le rembourrage des matelas, des oreillers ou des vestes de sécurité.
Sources consultées
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