Malgré l’impuissance souvent ressentie devant le déclin de la biodiversité, des actions concrètes et très simples peuvent contribuer à faire partie de la solution.
Parmi les problèmes environnementaux les plus fréquemment cités, on retrouve les changements climatiques mais aussi le déclin de la biodiversité. Ce dernier fait souvent suite à la disparition d’espèces végétales ou animales, provoquée dans la plupart des cas par des actions humaines.
Pour y remédier, il est bien sûr question de revoir les pratiques culturales et la gestion des forêts. Le fait de désigner des aires protégées s’avère aussi très efficace. Vous avez sans doute toutefois l’impression que ces actions se situent au-delà de votre champ de compétence. Néanmoins, il vous est peut-être possible de contribuer à la restauration de la biodiversité et d’obtenir des résultats probants, surtout par la force du nombre.
POURQUOI PRÉSERVER LA BIODIVERSITÉ?
Le concept de biodiversité regroupe l’ensemble de tous les êtres vivants présents sur la planète. Or, tout un chacun vit en interdépendance avec les autres. C’est pourquoi la disparition d’une seule espèce entraîne des conséquences sur les autres. En tant qu’être vivant, l’humain ne fait pas exception à cette règle.
Ainsi, le fait de favoriser la biodiversité permet notamment de:
Et bien plus encore.
COMMENT CONTRIBUER À PRÉSERVER LA BIODIVERSITÉ?
Ce peut être très simple, car la biodiversité peut s’inviter chez vous, tout naturellement. Il suffit juste de ne pas la chasser lorsqu’elle se présente. Pratiquement aucune action particulière n’est nécessaire; il s’agit plutôt d’une inaction réfléchie.
Si vous disposez d’un terrain, peu importe sa taille, vous avez dû remarquer que de nombreuses espèces végétales se pressent à ses portes pour le coloniser (ou l’envahir; on y reviendra!). Inutile de lutter; c’est la nature qui reprend son droit pour favoriser la biodiversité. Inutile de rechercher les espèces les plus appropriées à votre terrain, elles s’installeront d’elles-mêmes. En effet, une plante indigène ne pousse pas sur une parcelle de terre par hasard. Si elle y pousse, c’est qu’elle y est parfaitement adaptée. En somme, sachez accueillir les espèces qui se présentent, puis observez.
À cette étape, votre esprit est peut-être déjà en mode « protestation »: que faire si dans ma municipalité, c’est interdit? Que faire avec les plantes annuelles que j’ai plantées il y a 3 ans? Que faire si je dois gérer tout plein de nouvelles bestioles?
Toutes ces questions se posent, bien sûr, et méritent qu’on y apporte quelques précisions.
Tout d’abord, pour favoriser la biodiversité sur votre lopin de terre, il n’est pas nécessaire de vous laisser envahir par des végétaux qui, éventuellement, en viendraient même à camoufler votre domicile. Il est donc question ici de cohabitation et non d’envahissement.
Pour commencer, vous pouvez créer une pelouse constituée d’espèces végétales très diversifiées, tout en maintenant une hauteur de tonte optimale entre 5 cm et 8 cm. Vous pourriez ainsi utiliser des végétaux spécifiques en couvre-sol ou encore laisser les espèces indigènes s’implanter d’elles-mêmes et voir à les tondre périodiquement. Vous constaterez fort probablement qu’une telle pelouse résiste fort bien aux sécheresses, aux surplus d’eau et aux insectes. En effet, un insecte comme la punaise des prés, qui peut engendrer des plaques jaunes sur le gazon, recherche principalement une seule sorte de brin d’herbe. Si votre pelouse en est exclusivement constituée, elle dévorera tout. Si, par contre, plusieurs espèces colonisent votre pelouse, l’insecte ne pourra tout détruire. Vous obtiendrez ainsi un gazon ne nécessitant ni engrais, ni pesticide.
Si vous cultivez des plates-bandes, laissez cohabiter les espèces que vous y avez déjà installées avec des espèces indigènes qui s’y inviteront, parfois avec beaucoup d’aisance! Cette aisance devra toutefois être contrôlée. Bien que ces dernières soient très résistantes et ne nécessitent aucun entretien particulier, il faudra néanmoins couper ou arracher les plants excédentaires. Il vous est ainsi possible de créer de beaux arrangements. Vos plantations existantes peuvent alors compléter de belle façon les plantes indigènes. Plus il y aura de la variété, plus vous aurez de chances d’attirer de nombreux pollinisateurs. Pour en apprendre plus au sujet des pollinisateurs, consultez l’article Les pollinisateurs, pas seulement pour le miel.
Vous pourriez donc ne conserver que des espèces indigènes, créer un jardin hybride avec des plantes naturelles et des plantes du commerce ou encore vous procurer des mélanges de graines indigènes prêtes à semer. Des entreprises comme par exemple Akène ou Le jardin des vie-la-joie offrent ces types de semences.
QUELQUES MISES EN GARDE
Lorsque l’on cultive un jardin de plantes indigènes, il importe de savoir bien les identifier. Le pissenlit, la marguerite ou le trèfle, sont faciles à reconnaître. Mais pour d’autres espèces, ce peut être moins évident. Quelques-unes peuvent s’avérer toxiques, même au simple contact avec la peau alors que d’autres sont classées « espèces exotiques envahissantes » (EEE).
Les EEE sont des espèces introduites sur un territoire autre que celui dont elles sont issues et qui, en l’absence de leurs compétiteurs naturels, envahissent allègrement leur terre d’accueil. Elles deviennent alors une menace pour la diversité. Afin d’être bien au fait de leur existence et de leur progression, consultez l’outil Sentinelle.
Si vous rencontrez une de ces intruses, vous pouvez installer une toile opaque sur la parcelle où elle pousse. Cette opération est efficace au printemps. Pour certaines espèces, le fait de les couper ou de les arracher ne fait que stimuler des parties de racines demeurées dans le sol. Il faut alors s’assurer de bien les déraciner ou encore utiliser la méthode de la toile opaque.
Pour d’autres végétaux qui ne sont pas sur la liste mais que vous considérez un peu trop « sans-gêne », ils peuvent par exemple être cultivés en pots où vous arriverez mieux à les contrôler. De plus, vous pourriez couper les fleurs qui commencent à se faner, avant qu’elles ne produisent des graines. Cela évitera une trop importante germination au printemps suivant.
LA BIODIVERSITÉ, C’EST BIEN PLUS QUE DES VÉGÉTAUX
Une fois les espèces végétales bien établies, c’est tout un écosystème qui s’installe. Peu à peu, vous y verrez de nouvelles espèces d’oiseaux, plusieurs insectes, dont les précieux insectes pollinisateurs qui se délecteront à même de belles fleurs de toutes les couleurs.
Des oiseaux se délecteront des vers de terre qui peuplent votre gazon ou des nombreux insectes présents. Si chacun y trouve son compte, les infestations sont peu probables puisque ces dernières se produisent souvent en présence d’un déséquilibre.
Tout au long de la saison estivale, il devient alors possible d’apprécier le vol et le chant de nombreuses espèces d’oiseaux et d’admirer la beauté d’une succession de fleurs colorées. À petite échelle, contribuer au maintien de la biodiversité n’a donc rien de bien compliqué!
Sources consultées
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