Le temps des sucres est de retour. Plus que jamais, les produits de l’érable biologiques ont la cote. Depuis peu, en plus de la certification biologique, s’ajoute une mention à saveur écologique en acériculture: la certification carboneutre.
Les produits de l’érable sont appréciés depuis fort longtemps. Au fil du temps, les techniques qui conduisent à leur mise en marché ont changé, comme dans bien d’autres secteurs en agriculture. À la suite d’une demande toujours croissante pour des produits respectueux de l’environnement, les produits de l’érable biologiques sont plus populaires que jamais. À un point tel que les réserves de sirop d’érable biologique ont commencé à baisser. C’est ainsi qu’au cours des dernières années, le nombre d’acériculteurs qui se convertissent au bio a considérablement augmenté.
Au-delà des normes imposées par la culture biologique, les consommateurs s’intéressent désormais à d’autres enjeux environnementaux, comme la production de gaz à effet de serre (GES), en lien avec les produits qu’ils consomment. À quoi peut-on s’attendre des produits acéricoles, concernant les aspects biologiques et écologiques?
CE QUI DÉFINIT UN PRODUIT DE L’ÉRABLE BIOLOGIQUE
Il y a plus de 1200 entreprises acéricoles certifiées biologiques, à ce jour, au Québec. C’est plus de 40% des producteurs qui détiennent cette certification. Quel en est donc l’intérêt?
Les producteurs certifiés pour l’acériculture biologique rencontrent des normes strictes, notamment en ce qui concerne:
Pour obtenir la certification biologique, aucune substance interdite ne peut avoir été utilisée au cours des 3 années précédentes, à l’intérieur du boisé. De plus, les producteurs doivent tenir un registre de leurs opérations.
Vous reconnaîtrez généralement le logo d’un de ces organismes certificateurs sur un produit de l’érable biologique: Ecocert Canada; LETIS S.A.; Québec Vrai; Pro-Cert Organic Systems Ltd; Quality Assurance International (QAI inc.); TransCanada Organic Certification Services (TCO cert).
Où trouver des produits de l’érable biologique?
Vous trouverez une liste des producteurs acéricoles de votre région dans le « Répertoire des produits biologiques certifiés au Québec », à cette adresse: http://www.produitsbioquebec.info/interroGrandPublicFr.do . De plus, plusieurs commerces alimentaires offrent des produits de l’érable biologiques en ligne ou en magasin.
Le sirop d’érable biologique, plus goûteux?
Pas nécessairement. Le goût associé au produit final dépend plutôt de l’espèce d’érable à partir de laquelle l’eau est récoltée, de la situation géographique de l’érablière, du temps de cuisson de l’eau d’érable ou encore de la température appliquée lors de cette opération. En effet, si, par exemple, le temps de cuisson est trop court, il risque d’y avoir perte de saveur.
Les avantages en faveur des produits acéricoles biologiques concernent davantage l’assurance de l’utilisation de produits et matériaux sains lors de la production ainsi que la gestion écologique de l’érablière. Mais est-ce suffisant?
L’ACÉRICULTURE EST-ELLE POLLUANTE ?
Toute action exercée dans un environnement donné entraîne généralement des répercussions plus ou moins négatives sur ce milieu. Évidemment, certaines actions engendrent plus d’impacts que d’autres. Dans le cas de l’acériculture, l’impact environnemental le plus important peut être créé par la source d’énergie utilisée lors de l’évaporation. Ainsi, plusieurs érablières utilisent le mazout (49% des érablières en 2021), l’huile ou l’essence comme source d’énergie pour faire fonctionner l’évaporateur, plutôt que l’hydroélectricité ou le bois. Or, les systèmes au mazout, à l’huile ou à l’essence sont davantage susceptibles de générer des quantités appréciables de GES, bien qu’utilisés sur une courte période durant l’année.
C’est ainsi que les Producteurs et productrices acéricoles du Québec souhaitent une réduction de 26% des émissions de GES en acériculture, d’ici 2030. Il est préconisé notamment de passer à des évaporateurs fonctionnant à l’hydroélectricité (lorsque les installations le permettent). Ces nouveaux systèmes moins polluants ne pourront bien sûr être instaurés que graduellement, surtout en raison du fait qu’ils représentent un investissement assez coûteux.
UNE NOUVELLE CERTIFICATION
Afin de répondre à des exigences environnementales plus élevées en acériculture, l’organisme Ecocert a récemment instauré la certification « Sirop d’érable carboneutre du Québec ». Cette certification assure, entre autres, des émissions de carbone neutres. Pour ce faire, il faut un évaporateur qui fonctionne à partir de biomasse ou d’électricité. On fournit au producteur un plan de réduction des GES où il est possible, au besoin, d’acheter des « crédits carbone » pour compenser ce qui est dépassé.
Cette certification représente une possibilité supplémentaire offerte aux producteurs. Il devient donc maintenant possible pour les consommateurs de rechercher un produit de l’érable non seulement biologique, mais qui répond également à des critères écologiques plus élevés.
Bonne saison des sucres!
Sources consultées
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