Offrir des fleurs est une tradition bien ancrée, en de nombreuses occasions: Saint-Valentin, anniversaires, mariages, etc. Qu’en est-il de l’empreinte environnementale d’une telle pratique? Y a-t-il des solutions permettant d’offrir des bouquets écologiques?
Les fleurs ornementales sont cultivées avec grand soin. Leur beauté, quoique éphémère, n’est pas le fruit du hasard. Elles doivent en effet se montrer très exigeantes afin de demeurer présentables, coupées de leur terreau nourricier. C’est ainsi que leur production industrielle nécessite beaucoup d’eau, d’engrais, de pesticides et… de carburant, car elles arrivent souvent de très loin. En effet, il est estimé que plus de 80% des fleurs coupées disponibles sur le marché québécois sont importées. Une fois arrivées à destination, leur temps est compté. Elles doivent généralement être vendues à l’intérieur de 1 ou 2 semaines, après quoi elles seront le plus souvent jetées, laissant place à de nouvelles livraisons. Ces éléments contribuent à alourdir leur empreinte environnementale. Heureusement, il existe des solutions permettant d’en réduire les effets.
DES FLEURS LOCALES ET ÉCOLOGIQUES
En plein été, pour offrir de façon ponctuelle, ou pour embellir votre table lors d’une réception, pourquoi ne pas profiter de belles fleurs sauvages qui ornent votre jardin? De loin la solution la plus économique, c’est toutefois celle qui durera le moins longtemps. C’est d’ailleurs pourquoi il est impératif de mettre les végétaux cueillis dans l’eau très rapidement. Ce n’est pas à la portée de tous, certes, mais si vous en avez la chance, c’est tout simple à essayer, après vous être assuré de bien identifier les végétaux en question. Mieux encore, si vous avez accès à une parcelle de terrain, vous pourriez faire pousser vous-même des variétés cultivées, comme les tulipes, les roses ou les zinnias, par exemple.
Dans les dernières années, de nombreuses fermes florales ont vu le jour au Québec. La plupart ont le souci de pratiquer une agriculture écologique, exempte de pesticides. C’est un point très important qui fait toute la différence du point de vue environnemental. Notez cependant qu’il n’existe pas, au Québec, d’appellation contrôlée pour certifier les pratiques écoresponsables des producteurs, comme c’est le cas pour les fruits et légumes biologiques, par exemple. Vous devez alors prendre vous-même des informations sur les conditions de production de ces fermes par l’observation de certains critères. Parmi ceux-ci: l’absence de pesticides et de fongicides, l’utilisation d’engrais naturels, le recours à des emballages recyclables ou compostables, etc. De plus, le fait d’acheter local réduit grandement l’empreinte carbone.
Dans ces fermes florales, la production a lieu bien sûr au cours de la saison propice aux cultures, soit entre mai et octobre. C’est à ce moment qu’il devient possible de se procurer les « bouquets du moment », selon les espèces qui ont atteint leur maturité. Il est également possible de s’abonner pour la saison, un peu comme dans le cas des paniers de fruits et de légumes.
Ainsi, selon les floriculteurs, vous pouvez vous abonner auprès de la ferme pour recevoir des bouquets hebdomadaires, bimensuels, mensuels ou saisonniers. Vous payez alors votre abonnement en début de saison, ce qui assure au producteur les ressources nécessaires à ses activités horticoles. Il devient ainsi plus facile de gérer les inventaires de cette façon. Les paniers fleuris sont alors livrés à différents points de chute ou à domicile, selon ce qui est convenu à la ferme avec laquelle vous faites affaire.
Il est à noter que plusieurs floriculteurs offrent également des bouquets spontanés ou des commandes spéciales pour différents événements comme les mariages, par exemple.
Dans tous ces cas, c’est une belle façon de profiter de magnifiques bouquets sur une longue période, d’encourager l’économie locale et d’établir une belle connexion avec le producteur.
LE MOUVEMENT « SLOW FLOWER »
Cette façon de faire, qui encourage les liens avec les producteurs locaux en horticulture, s’inscrit dans la philosophie « slow flower ». Ce mouvement, initié d’abord en Europe avant de gagner les États-Unis, fait maintenant son apparition au Canada. Dans ce courant, on préconise le fait de bien connaître le produit horticole que l’on se procure: sa provenance, comment et par qui il a été cultivé, etc. Le respect des saisons de production est également important.
Au Québec, hélas, les fleurs fraîches ne poussent plus avec l’arrivée de la saison froide. Que faire, alors?
DES SOLUTIONS INTERMÉDIAIRES
Si vous souhaitez offrir des fleurs fraîches durant la période hivernale, il y a possibilité de vous tourner vers des cultures en serre. Bien que le produit puisse être local, ce processus demeure très coûteux énergétiquement (les fleurs sont capricieuses, rappelez-vous!).
Vous pouvez également insister auprès de votre fleuriste pour vous fournir un produit arborant une certification environnementale, qui veillera à assurer des conditions de production plus respectueuses de l’environnement et des travailleurs de cette industrie. Fairtrade Labelling Organizations (FLO) ou Rainforest Alliance en sont des exemples.
OFFRIR DES FLEURS, DIFFÉREMMENT
Si vous faites preuve d’un peu de souplesse, il est possible d’envisager des solutions fort originales pour satisfaire vos exigences environnementales.
OÙ SE PROCURER DES FLEURS LOCALES ET ÉCORESPONSABLES?
Différents fleuristes et autres commerces offrent désormais des produits issus des fermes florales écoresponsables et locales. N’hésitez pas à le demander. De plus, certains font beaucoup d’efforts pour limiter les emballages ainsi que leur production de déchets.
Si vous souhaitez faire affaire directement avec les producteurs et profiter, chez plusieurs d’entre eux, de livraisons à domicile ou à différents points de chute, voici quelques suggestions:
De nouveaux producteurs feront probablement leur apparition dans un futur rapproché; certains même possiblement dans votre région. Informez-vous auprès de votre fleuriste. La tendance « slow flower » étant bien entamée, on devine aisément que des fermes de fleurs locales « pousseront » encore un peu partout, afin de satisfaire à la demande.
Sources consultées
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