Dès les premiers signes de verdure au printemps, vous rêvez probablement déjà d’une pelouse verdoyante et saine, afin de bien profiter de votre cour, tout au long de la saison estivale. Vous souhaitez peut-être même éviter bien des entretiens et les coûts qui y sont liés.
La réalité se montre malheureusement parfois fort différente. C’est le cas lorsque vous constatez que votre gazon peine à verdir dès le début de l’été. Pire, il affichera peut-être par la suite des plaques jaunes ou brunâtres. Vous entrez alors dans une boucle de traitements de toutes sortes: engrais, insecticides, arrosages, etc. Toujours à recommencer. Et pas gratuits.
Vous vous demandez alors s’il ne serait pas possible de profiter de cette verdure sans tous ces entretiens et surtout, de façon écologique.
Eh bien oui, c’est possible. Il suffit pour cela de mettre en place votre pelouse écologique. Les solutions qui s’offrent alors à vous résident dans une bonne compréhension des règles qui régissent votre pelouse. Place à un peu de psychologie verte!
COMPRENDRE SA PELOUSE
Observez d’abord ce qui se passe dans la nature. Vous ne verrez pratiquement jamais d’espace vert à grande surface peuplé d’une seule espèce (à moins d’une espèce envahissante qui se retrouve dans un milieu où elle ne devrait pas pousser). Or, pour obtenir un effet « gazon », constitué généralement d’une seule espèce (le pâturin des prés), il faut en quelque sorte forcer la nature à agir autrement. Cette dernière s’évertue plutôt à introduire plusieurs espèces bien adaptées au milieu, qui interagiront entre elles et avec l’environnement. S’installe alors un équilibre, principal fondement de l’écologie. C’est ainsi qu’une monoculture de gazon n’est pas viable à long terme. Car elle exige, pour être maintenue, de nombreux entretiens, souvent à grands frais. De plus, ce déséquilibre dans le milieu fait en sorte que le pauvre brin d’herbe, pourtant relativement résistant de nature, devient plus vulnérable aux invasions d’insectes et aux maladies.
La solution consiste donc à favoriser l’implantation d’une pelouse variée, ne nécessitant qu’un entretien minimal et… gratuit (ou presque)! Il s’agira donc, en 3 étapes, de:
DIVERSIFIER
Il existe 2 moyens principaux pour obtenir une pelouse constituée de plusieurs espèces:

C’est ainsi qu’une pelouse initialement constituée exclusivement de graminées peut accueillir des espèces indigènes telles que le trèfle, la prunelle, l’épervière, le plantain, et bien d’autres.
Les petites fleurs produites par ces végétaux accueilleront également des insectes pollinisateurs.

Tout au long de la saison, vous verrez les espèces se succéder les unes après les autres. Par exemple, peu après la pousse des pissenlits apparaîtront les pousses de marguerites, puis de plantain.

Généralement, une des premières espèces à coloniser aisément une pelouse est le trèfle blanc. Résistant et au parfum agréable, il contribue à enrichir le sol en azote. De plus, il est souvent utilisé comme couvre-sol, une technique qui consiste à implanter une espèce végétale rampante sur le sol, comme solution alternative à la pelouse.
Notez qu’il est toujours bon d’apprendre à reconnaître les espèces qui colonisent votre pelouse, afin de demeurer vigilant quant à la présence d’espèces indésirables.

COUPER
Vous ne souhaitez pas nécessairement entretenir une prairie fleurie non plus. Il faudra donc couper périodiquement votre pelouse. Il est suggéré d’effectuer une coupe à 7 cm ou 8 cm afin de conserver une certaine humidité qui évitera les arrosages. Cette longueur est idéale pour garder votre pelouse en santé. Il n’y a pas nécessairement d’avantages à la tenir plus longue, d’autant plus qu’elle pourrait s’avérer problématique en présence de tiques. En effet, ces petits insectes susceptibles de transmettre la maladie de Lyme se tiennent entre autres sur les herbes longues, dans l’attente de s’accrocher à la peau d’un passant. Soyez donc vigilant à ce chapitre. Il est même suggéré d’aménager des sentiers de passage ou des zones isolées des herbes plus hautes, surtout si votre terrain se trouve en bordure d’un champ ou d’un boisé. Il s’agit en fait d’éviter la présence des petits animaux susceptibles de transporter des tiques.
NOURRIR
En milieu naturel, aucun engrais supplémentaire n’est nécessaire pour assurer la régénération d’un milieu. Pourquoi en serait-il autrement dans votre cour? Les végétaux poussent, croissent, tombent et se décomposent pour enrichir le sol. Votre pelouse pousse, croît, se fait couper et… elle doit maintenant se décomposer! Si vous ramassez les résidus de coupe dans un sac, vous privez votre pelouse d’une importante source de nutriments. C’est à ce moment que vous en venez à la conclusion qu’il vous faudra appliquer de l’engrais. Coûteux, alors que la nature vous offre de le faire gratuitement. Que faire alors? Rien. Ou plutôt: herbicycler.
L’herbicyclage
L’herbicyclage consiste à laisser au sol les résidus de tonte de gazon. Vous réglez la tondeuse en mode déchiquetage, sans mettre le sac de ramassage. C’est tout! Les résidus, coupés en très petits morceaux, seront vite décomposés par les microorganismes du sol pour l’enrichir de nutriments. Gratuit et sans efforts!

Une pelouse diversifiée, taillée raisonnablement et nourrie naturellement a toutes les chances de résister aux attaques des insectes ravageurs, aux maladies, aux sécheresses ou encore aux pluies diluviennes. Elle ne nécessite pratiquement aucun entretien (hormis la tonte) et n’engendre pas de coûts récurrents.
Il ne vous reste plus qu’à admirer les différentes couleurs qui ornent votre pelouse et à observer les insectes et les oiseaux contribuer à l’équilibre qui prévaut désormais dans votre cour.
Curiosités
Sources consultées:
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